De l’arbre d’or aux bains de mer
Fin XIXe (1863-1914) L’essor économique
L’essor économique se poursuit. La guerre de sécession (1861-1865) qui ébranle les Etats Unis déstabilise durablement le marché de la gemme. Pour le massif des Landes de Gascogne, c’est « l’âge d’or » de la résine, qui se reflète dans les documents cadrant la gestion forestière. Le développement des voies de communication et l’amélioration de la desserte facilitent l’accès au littoral. La mode des bains de mer, inspirée par les docteurs de l’époque et popularisée par l’Impératrice Eugénie, «lance» les premières stations balnéaires d’Aquitaine, dont la station des frères Pereire, qui donne naissance à Arcachon au bout de la toute nouvelle voie ferrée reliant le littoral à Bordeaux.
Avec l’invention de la photographie, l’explosion de la représentation graphique diffuse une multitude regards sur le paysage évènementiel, contribuant à inscrire durablement le pin maritime et son exploitation dans l’imagerie populaire.
Le «paysage» entre en scène dans l’Art et les nouvelles tendances impressionnistes. Le littoral et ses lieux à la mode se peignent et s’exposent. Pins, mer et sable sont désormais associés au bien-être et liés aux architectures thermales et balnéaires, donnant naissance au triptyque océan/ville/forêt de Pin qui fonde encore l’identité des territoires d’aujourd’hui.
1863 : Les frères LESCA
Les lois d’aliénation de 1860 et 1863 permettent à la famille LESCA de faire l’acquisition de vastes domaines de Piquey à Bélisaire.
1875 : 7500 «excursionnistes» visitent le Cap-Ferret, qui sera désservi par un navire à vapeur, «Le courrier du Cap» à partir de 1902
1908 Les «44 Hectares»
La loi d’aliénation de 1905 permet la mise aux enchères publiques de 44 hectares de forêt domaniale, qui donneront naissance au lotissement du même nom.
1920-1939 : L’avant garde
1919 : L’échange «Labro»
De 1911 à 1919, l’Etat poursuit l’aliénation des parcelles de la pointe. Alexandre Joyeux, associé à Charles Labro, se portent acquéreur de 2551 Ha de terrains qu’ils échangent contre 493 Ha au Cap Ferret.
1921: L’Echange «Daney»
30 Ha de forêt sont échangés contre les 88 ares 92 Ca de l’ancienne concession Daney située en bord de mer
1930 : Les sites inscrits et classés
70 000 personnes visitent le Cap ferret, desservi par une route.
En application de la loi relative à la protection des sites, 1200 Ha de boisements seront inscrits dès 1943 :
Bordure de l’Océan et dune de Bayle (924 Ha) Bordure nord-ouest du bassin d’Arcachon (311 ha) et Pointe aux Chevaux (9Ha57)
1932: Etat/Commune de Lège. Restructuration foncière de part et d’autre du garde feu central: la commune de Lège cède 207 Ha d’enclaves communales à l’Ouest du garde feu contre 134 Ha de dunes domaniales à l’Est du Garde feu.
L’entre-deux guerres et ses ‘années folles’ voient un nouveau pic pour un tourisme balnéaire qui se démocratise. La culture Française se distingue par son caractère novateur. Le prestige du monde intellectuel ressort dans les arts. C’est le temps des mondanités sportives d’une bourgeoisie aisée.
L’avant-garde surréaliste, qui occupe le devant de la scène culturelle, apporte de nouvelles formes d’expression. De nouveaux artistes font leur apparition dans des lieux à la mode, carrefours de rencontres littéraires et artistiques. La ‘côte d’Argent’, baptisée en 1905 par le reporter et poète Maurice Martin, y contribue directement, vantée par de nombreux artistes ayant marqué le XXe siècle. L’univers littoral devenant source d’inspiration artistique, Pin et forêt deviennent indissociables des représentations du littoral.
A la conscience collective de l’intérêt de la fixation des dunes, dont on mesure les effets et récolte les bénéfices, s’ajoute une prise de position de personnes influentes sur la préservation des paysages. La toute nouvelle «loi de 1930» relative aux sites inscrits et classés trouve son expression avec l’inscription, entre 1935 et 1943, de 12 sites autour du bassin d’Arcachon, dont la dune du Pilat.