“Le Cap Ferret” Hier et Aujourd’hui

La côte girondine est soumise aux agents dynamiques que sont le vent les houles (vagues), la marée et l’évolution récente du niveau de la mer. Ce sont ces acteurs qui déplacent les sables littoraux provoquant un « mouvement perpétuel des côtes ».

Dans le cas de la côte girondine, l’estuaire de la Gironde, comme l’Eyre n’apportent plus de sable à l’Océan, c’est donc le seul sable de la plage et de la dune littorale qui est mobilisé par les agents dynamiques.

La marée a pour effet principal de déplacer, en altitude, la zone d’action de ces agents. Elle induit dans les passes du Bassin des courants alternatifs qui constituent une « digue hydraulique » contrariant le transit des sables parallèlement au rivage.

Le vent d’ouest dominant a tendance à transporter le sable de la plage vers la dune littorale. C’est pour éviter qu’il soit soustrait au couple Plage/Dune littorale, que l’ONF «entretient» cette dune en y maintenant une végétation adaptée.

La houle est de loin l’agent le plus important du déplacement du sable du littoral. Sur la côte girondine, les houles arrivent préférentiellement du secteur nord-ouest et donc obliquement par rapport au trait de côte (N-S). Cette obliquité induit un courant parallèle à la ligne de rivage, dans le sens de l’avancée des vagues. L’intensité de ce courant est maximum au niveau du déferlement là où un maximum de sable est mis en suspension. Ce phénomène conduit à un transport de sable parallèle à la côte, connu des spécialistes sous le nom de « dérive littorale ». Ce phénomène affecte le littoral depuis plusieurs millénaires, c’est à dire depuis que la mer a atteint un niveau proche de l’actuel après la dernière glaciation. Le transit du sable vers le sud a été « contrarié » par la rencontre avec la « barrière hydraulique » de l’estuaire de l’Eyre.

L’élévation « récente » du niveau de la mer induit sur le littoral un mouvement de sable perpendiculaire au rivage de la plage vers le large. Sur la côte girondine, le dépouillement des données du marégraphe du Verdon, fonctionnant depuis 1913, a montré que le niveau de la mer s’est élevé de 3 mm/an au cours du XXème siècle. Cette élévation est la cause d’environ 1/3 à la moitié de l’érosion observée sur la côte atlantique de la Gironde.

Au cours des derniers millénaires, à partir du sable en provenance du nord, la flèche sableuse du Cap- Ferret s’est progressivement construite, transformant un environnement estuarien en un environnement lagunaire. A l’époque historique, ces sables ont été poussés par les vents d’ouest vers l’intérieur des terres constituant le large cordon des dunes côtières qui ont été fixées par semis de pins dans la première partie du XIXèmc siècle.

A partir de cartes, dont les plus anciennes remontent au XVTIlèmc siècle, de photos aériennes, de plusieurs travaux, techniques ou scientifiques, et de documents divers, on montrera comment s’est formée la flèche du Cap Ferret et comment elle a évolué aux cours des derniers siècles.

Dans les années 1950-60 une érosion de la face interne de la presqu’île a conduit les riverains à créer des enrochements de « protection ». Ces « points durs » se sont étendus jusqu’à ce jour et occupent le littoral du Bassin de La Pointe à la flèche du Mimbeau. On décrira enfin l’impact des enrochements sur le fonctionnement naturel de ce “système littoral”

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