ASSEMBLÉE GÉNÉRALE (Vue dans La Presse)

Le Bassin se projette
Vendredi, l’assemblée générale de l’association de Jean Mazodier a privilégié le long terme : il a surtout été question du parc marin et de démographie.

Photo PALCF

Les assemblées générales des associations scandent le mois d’août sur la presqu’île, mais la plus importante d’entre elles est sans conteste l’AG de PALCF, Protection et aménagement de Lège-Cap-Ferret, ne serait-ce que sur le plan de la fréquentation : un demi-millier de personnes a assisté, vendredi soir à la Forestière, à cette grand-messe présidée par Jean Mazodier.
Lequel maître de cérémonie était flanqué pour l’occasion du sous-préfet Pascal Gauci et du maire de la commune Michel Sammarcelli. Voici quelques points qui ont surnagé de trois heures d’échanges.

  1. 100 000 habitants en plus ? Oui mais…
    La population du Bassin devrait continuer à augmenter dans l’avenir. Une croissance compatible avec la préservation des sites naturels ?
    Pascal Gauci a d’abord rappelé que la gestion du Bassin en tant que territoire est une fusée à trois étages : primo, le futur parc naturel marin pour le plan d’eau ; secundo, les Sage, schémas d’aménagement et de gestion des eaux, pour l’eau douce ; tertio, le Scot, schéma de cohérence territoriale pour la zone terrestre.
    Ce dernier document est censé prévoir et organiser les futurs peuplements et transports sur le secteur. Son élaboration semble patiner… « La conception du Scot n’est pas, contrairement à ce qui se dit, à l’arrêt, a précisé le sous-préfet. Il y a eu, certes, une demande de la part d’élus d’approfondir le travail, la traduction en cartes est complexe… mais les choses avancent ».
    Un point de ce Scot a de nouveau fait débat vendredi soir : ce schéma s’appuie sur l’hypothèse de 100 000 habitants en plus d’ici 2030 sur le Bassin, soit 37 000 nouveaux logements. Un ordre de grandeur que Pascal Gauci a dédramatisé. « Cette estimation correspond au taux de croissance démographique annuel… ce territoire est attractif, il ne faut pas stopper cette attractivité ».
    Michel Sammarcelli s’est montré plus sceptique. « Quand j’entends parler de 38 000 logements et de 100 000 habitants en plus sur le Bassin d’ici vingt ans, je suis effaré. Par exemple, le réseau d’assainissement, sans travaux énormes, ne pourra pas supporter une telle expansion. Le “toujours plus” interpelle… » Une personne dans l’auditoire a pris la parole pour estimer qu’il y a « contradiction entre ces ambitions démographiques et les politiques visant à préserver le Bassin ».
  2. Le parc naturel marin en pleine esquisse
    Deuxième gros morceau de cette AG : le parc naturel marin. « Ce n’est pas un “outil” mais une structure, qui permettra de coordonner les actions pour la gestion du plan d’eau, a indiqué le sous-préfet. Pour l’instant, il y a des schémas, des organisations etc. Le parc marin aura l’avantage de mettre tout le monde autour de la table ; il nous donnera les moyens d’agir collectivement. »
    À ce sujet, Michel Sammarcelli n’a pas dit autre chose : « Il s’agira d’une sorte de conseil d’administration qui devrait faciliter la résolution des conflits d’usage. Il est temps que les gens aient un lieu pour se parler ! Pour l’instant, c’est l’État et ses services qui décident, et la décision n’est pas toujours judicieuse. Par exemple, regardez les spartines : qui fait quoi contre les spartines ? »
    Reste que plusieurs personnes, dans l’assistance, se sont interrogées sur le nerf de la guerre : qui décidera ? Comment seront répartis les voix, les sièges… comment se distribuera le pouvoir au sein de la future instance ? « Tout cela dépendra des orientations qui seront attribuées à cette structure, et cela est en train de se dessiner dans le cadre de la concertation en cours » a précisé Anne Littaye, chef du projet.
    Un bémol est par ailleurs venu, dans la salle, d’une « forestière des Hautes-Vosges », réservée sur l’utilité des parcs naturels : « Un parc naturel a été créé dans les Hautes-Vosges, le résultat est décevant : il a été complètement instrumentalisé par le conseil général et la communauté urbaine… il faudra faire attention à la façon dont se fera la prise de décision ».
  3. Par ailleurs sur la presqu’île…
    Jean Mazodier a fait le point sur l’actualité de l’association Protection et aménagement. Sur le front judiciaire, il a rappelé qu’elle s’était désistée de son recours contre un permis de construire au Bocque, au motif que les permis de construire modificatifs avaient tenu compte de ses observations.
    Il ne s’est pas étendu sur « l’autre procédure », une allusion à la plainte pour diffamation déposée contre lui-même et Michel Sammarcelli par Benoît Bartherotte, dont le nom n’a pas été prononcé vendredi soir.
    Il a aussi été question des pistes cyclables au Cap-Ferret (Jean Mazodier a plaidé pour leur développement), de la tendance de certains commerçants ferretcapiens à occuper les trottoirs sans ménager un passage pour les piétons… ou encore de l’action de l’association Surf Insertion, saluée par le prix Pierre Mazodier.
    Enfin, Michel Sammarcelli a invité les personnes présentes à communiquer leur numéro de portable ou de résidence principale à la base de données « téléalertes ». Laquelle base, « complètement confidentielle », et « déjà riche de 20 000 numéros » permet à la mairie, en cas de souci majeur, de prévenir le maximum de monde en un minimum de temps. Comme ce fut le cas lors de la coupure de gaz survenue route de Bordeaux à la mi-juillet au Cap-Ferret.

SUD OUEST du 16 août 2010 par Julien Rousset

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